Le dimanche vingt six avril. Midi trente à mon portable, midi trente sept à l’horloge de mon PC.

Je me suis levée tard hier matin, et puis j’ai rangé ma chambre, j’ai passé un coup d’aspirateur, j’ai fait un peu de repassage, j’ai plié mes chaussettes, j’ai compté des mouches, je n’ai pas fait la sieste, j’ai pas non plus commencé le devoir maison de maths et celui d’histoire, j’ai trouvé des vêtements qui vont bien, mais avec mes baskets, la semelle de mes bottes en cuir se décolle, j’ai même pas essayé de finir le portrait pyrogravé que j’ai commencé il y a deux jours, mais je me suis lavé les cheveux et je les ai peignés à peu près correctement, je me suis maquillée mieux que d’habitude aussi. J’ai pas fait grand-chose, mais c’était quand même pas mal.

Rémi est arrivé vers six heures, c’est son père qui l’a amené, il n’est pas resté. Ma sœur a préparé des spaghettis pour le diner, c’est dommage qu’elle ait pas mis assez de sel dans l’eau de cuisson, et qu’elle les ait fait un peu trop cuire. Sinon, c’était bon (je ne suis pas difficile, surtout quand il y a de la sauce tomate maison et du parmesan avec), pendant que je faisais visiter à Rémi. Il a posé ses affaires dans ma chambre. Finalement j’avais réussi à négocier le fait de le laisser dormir dans la banquette, dans ma chambre. C’est une espèce de clic-clac, qui se déplie en deux et donne un lit. Le gros inconvénient étant qu’il y a deux matelas différents côte à côte, et qu’ils ont la fâcheuse tendance à s’écarter quand on dort, et on glisse au milieu. Personnellement ça me dérange, mais Rémi non. Il m’a dit qu’il était très bien callé.

On a mangé à la maison, et puis on est descendu à la salle vers vingt heures, ma mère voulait être sûre de trouver des places assises.

Le groupe était trop bien. En tout cas, je trouve qu’ils étaient mieux que ceux de l’année dernière, parce qu’ils jouaient vraiment pour que l’on puisse danser sur la musique, tandis que les Mariottis Brothers se prenaient pas pour de la merde, et ne faisaient de la musique que pour écouter, ils se la jouaient trop… J’ai bien aimé la soirée.

On est rentré vers les deux heures et demi, j’ai éteint la lumière un tout petit peu avant trois heures et demi. Je vais être dans un drôle d’état demain.

J’ai pas put smeusser avec Vincent.

Nicolas avait perdu son sujet de TP de chimie, et comme le prof veut qu’on fasse le compte-rendu au propre, et qu’il va sûrement le ramasser, il m’avait demandé de lui donner les questions posées. J’ai eut la patience de tout lui recopier en sms.

J’ai mal au ventre, mais c’est pas grave. C’est peut-être pas normal, je ne sais pas, je m’en fous.

Rémi avait amené son Archos, j’ai put lui piquer sa musique, je suis contente, ça faisait longtemps que je le tannais pour qu’il me le prête.

Je suis fatiguée. J’en ai marre.

Hier soir, à un moment j’ai été crevée, je suis retournée m’assoir à coté de Rémi, j’ai posé la tête sur son épaule. Ma mère m’a engueulé après. Elle a dit que je devais faire gaffe, que je sortais déjà avec Vincent, que je n’avais pas une bonne attitude. J’en ai ras le cul de ces codes à la con, de ces étiquettes à respecter pour être accepté…

Ce matin (enfin, ce midi, plutôt ^^) elle m’a dit que je l’avais choquée. Je sais bien. Mais c’était vraiment rien. Ça part toujours de rien. Pour moi, c’était rien. Les gens imaginent trop, ils ne comprennent pas que j’ai pas les mêmes mœurs, les mêmes réactions.

Je ne serai jamais libre.

Jamais.

Treize heures six à mon ordinateur.

Je viens de réinitialiser mes statistiques au démineur. Sur mille trois cents quarante sept parties, j’ai avais gagné cent une. Ça fait un pourcentage de réussite à peu près égal à sept pour cent, c’est peu.

Vingt deux heures zéro cinq sur mon portable. Je viens de terminer mes portraits. Celui de Vincent foire, mais la photo que j’avais prise était pas belle. Il aurait dût me laisser le prendre au lieu de m’éviter, ç’aurait été beaucoup plus beau. C’est pas grave. J’en ferai un autre plus tard.

J’aimerais bien qu’on me demande d’en faire, genre pour cinq euros et une photo, ça serait cool… C’est ça que j’aimerai faire, plus tard. Faire des jolies choses. Vendre du rêve mais pas sous forme de pilules rouges ou bleues.

Je vais aller imprimer ça en bas, et j’irai me coucher, demain c’est mon père qui nous réveille, mais c’est pas lui qui nous emmène à l’arrêt de car, c’est la voisine, du coup faut être prêts un peu plus tôt que d’habitude.

Je suis fatiguée.

J’ai froid.

26.04.09