Le mardi deux juin deux mille neuf, dix heures douze, le prof de français n'étant pas là, on a commencé à dix heures.

Le prof d'anglais vient de nous apprendre que nous n'auront pas cours avec lui lundi et mardi prochain. Du coup, c'est notre dernier cours de l'année avec lui.

Il rend les DS, j'ai eu onze virgule cinq. Sur trente.

Dix heure vingt six. J'ai remarqué que j'écris moins. Peut-être que je n'ai plus rien à dire... Dans ce cas, je n'ai plus rien à vivre.

Dehors, il fait beau, pas trop chaud, il y a un peu de vent aussi.

Je suis triste. Camille tente vainement de me remonter le moral. Merci du soutien, heureusement que tu es là, je sais pas ce que je ferai sinon...

pourquoi. Question ou constat ? J'hésite entre les deux. Je n'ai pas envie de devenir fataliste. J'ai si mal au cœur. Un profond vague à larmes... Une vague alarme.

Dehors, il fait toujours beau.

Yoan a un polo 512 official team. Caroline une veste crème avec de fines rayure rouges.

Mathieu est toujours aussi discret, le prof toujours aussi motivé, le ciel toujours aussi bleu, ma tête toujours aussi vide.

Le monde continue de tourner. Ah mais où est le bouton "arrêt demandé" ? Je voudrais descendre, j'ai mal au cœur.

Camille a une petite peluche, accrochée à sa trousse, un chien. J'ai un chat pendu à mes clefs, il a un T-shirt orange sur lequel est écrit en blanc "Friend forever", c'est Céline qui me l'avait offert.

Dix heures quarante. Pour le moment, il n'y a que Camille et Rémi qui savent pourquoi je suis triste. Je n'ai pas encore envie de l'écrire.

Ludovic regarde pas la fenêtre, le ciel, les arbres, le bâtiment I. tout est calme.

Cet été, on va passer deux semaines dans les Pyrénées, papa, maman, mon frère, ma sœur, moi et Michka, notre chienne. C'est cool. J'aurais préféré aller à Agde, au camping, je préfère la mer, elle me calme. Rester des heures allongée à écouter les vagues.

Dix heures quarante sept.

Là-bas, on a un rythme très simple. On se réveille vers neuf heure et demie-dix heures, petit déjeuner (café ou chocolat et des tartines de confiture), après on va à la plage et on y reste jusqu'à midi. A midi, quand on commence à dire qu'on a faim, on va faire un tour au marché acheter de quoi manger. On mange, c'est déjà deux heures, alors maman fait la sieste, ma soeur et on frère aussi, je fais la vaisselle, et quand j'ai fini, je m'occupe, je brode ou je fais des perles, jusqu'à quatre-cinq heures. Là, je réveille maman et on retourne à la plage jusqu'à sept heures. Le soir, on mange en général avec papy et mamy, qui ont un appartement pas loin, et on rentre à la caravane et on se couche. Il est vingt trois heures.

Dix heures cinquante trois, encore sept minutes, après maths...

Camille est grande, elle ressemble à Danielle, la cousine de mon père. En gabarit je veux dire. Elle a une voix relativement basse et rauque (pour une fille, parce que pour un mec ça serait encore trop aigu), je sais que certains l'appellent Dark Vador. Ce sont des connards.

Onze heures douze. Rémi a remit son pull Panther. Dan a un pantacourt Umbro, depuis qu'il fait chaud, il ne met plus de pantalons.

Hier soir, j'ai eu une tempête en moi, je l'ai gardée en moi aussi longtemps que possible, jusqu'à 'à ce qu'elle se calme. Aujourd'hui, je suis ravagée à l'intérieur.

Adrien a remit sa jolie chemise bleue. Thomas aussi a mit une belle chemise, grise avec un paysage en noir et blanc dessus. Onze heures vingt et un.

J'ai encore mal dans la main droite, je ne sais pas ce que c'est, ça ne passe pas. C'est pas grave.

Onze heures vingt huit. Le grand Stéphane baille.

Onze heures cinquante. Le prof nous donne des exos pour vendredi, il nous rend l'interro. Il n'est pas là ni demain ni après-demain.

Quatorze heures cinq minutes, TP de physique.

On finit à quatre heures. Je pense rester encore un peu pour lire au CDI. Je viens de passer deux heures à bouquiner. Une BD, c'est ma soeur qui me l'a conseillée. Ça s'appelle Château Latente, elle est trop bien. Ce sont des contes liés les uns aux autres.

Damien s'est fait couper les cheveux. Adrien aussi. Mickaël toujours pas. Il est dans la période "serpillère sur la tête", comme je l'ai déjà entendu dire.

Bien sûr, il mange des curly.

J'ai l'impression de flotter, la journée s'écoule sans que je m'en rende compte.

Dans la salle, il y a des PC et des claviers posés sur des tiroirs à claviers, ce qui permet de prendre moins de place. Les tiroirs à claviers sont pourvus de deux tout petits tiroirs, dessous, qui permettent de ranger gommes, crayons et autres trombones. Dedans, je mets des mots. J'aime bien quand on me répond, je me sens moins seule. C'est bête. C'est pas grave.

Florian bugue sur un mot.

Stéphane (le petit) fait tomber sa calculette.

Mickaël ne sait pas manger un cookie sans en mettre partout.

Quinze heures zéro huit, deuxième heure de TP, on fait du cours, le magnétisme.

J'ai dessiné. Je crois que je vais continuer.

Quinze heures trente quatre. J'ai fini mon dessin, je l'ai mit dans le tiroir du clavier.

Il est pour Rémi.

02.06.09