Le vendredi vingt neuf mai deux mille neuf. Huit heures onze. Maths.

Ce matin, j'ai fini les pâtes d'hier soir. Je me suis pas lavé les dents, pas le temps, j'ai prit un chewing-gum à la menthe.

Ce matin, j'ai ouvert ma sacoche et j'ai retourné le portable pour regarder l'heure et pour voir si j'avais un message. La petite icône d'enveloppe était affichée. J'ai ouvert le mobile (il est à clapet).

J'avais reçu deux sms, de Vincent, le premier à vingt deux heures quarante deux, Cc (coucou, moyen général pour engager la discussion, mais j'avais pas mon portable avec moi hier soir, je n'avais pas répondu). Le deuxième à vingt trois heures sept. Vincent ne m'aime plus... Il m'a demandé si ça me dérangeait qu'on reste juste bons potes.

Qu'est ce que vous penserez si je vous dit que non ? Ça ne me dérange absolument pas.

A sept heures et quart, quand j'ai lu ce message, j'ai été triste, puis heureuse, puis triste... je ne sais pas quel sentiment choisir. Triste : Vincent ne m'aime plus. Heureuse : il me l'a dit, je suis la première fille avec qui il est sorti sans finir en froid avec elle après avoir cassé. Triste : je n'aurai plus mon bisou du matin, je n'aurai plus son parfum, je n'aurai plus son cœur à écouter. Heureuse : c'est un soulagement, des prises de tête en moins. Triste : j'aurais tant voulu ne pas lui faire de mal, réussir à le rendre heureux. Heureuse : après lui avoir un peu parlé ce matin, je me suis rendue compte qu'il n'est pas si triste qu'il l'aurait pensé. Je pense osciller longtemps comme ça.

Je voudrais le remercier pour ce qu'il m'a apprit. Voilà...

Je suis seule désormais.

Quand je pense que j'ai commencé mon histoire avec cette histoire d'amour... C'est un peu triste. Mais, et je dis ça aujourd'hui sans thérapeuter, ce n'est pas grave.

Huit heures trente sept, on et censé faire un exo.

Neuf heures quarante et une, on est toujours en maths, mais j'écrivais quelque chose pour Guillaume.

Dix hures trente et une, français.

Dix heures quarante quatre.

Il fait mitigeux aujourd'hui.

Hier, au basket, on a défoncé un panier : une planche était cassée à sa base, on l'a définitivement détruite, elle est tombée par terre. De toute façon, valais mieux qu'on le fasse, la laisser branlante aurait été dangereux.

Onze heures trente sept. Français, toujours et encore français...

on fait des origamis, Adrien, Emile et moi.

Nicolas voulait savoir si j'arriverai à réécrire des gribouillis. Il m'en a fait mes les a effacés. Pourtant, j'aurai put les recopier...

quatorze heures dix sept, histoire. A midi, avec Vincent, on est allés à Monoprix, acheter un paquet des nounours guimauve-chocolat au lait. Il voulait des épingles à nourrice pour rattacher un bouton de sa veste qu'il avait arraché.

Avec Florent et Lucas, ils sont maintenant au château.

J'ai joué un peu à la coinche, un peu au tarot.

Je suis triste mais je ne sais pas pourquoi, j'ai les larmes au bord des yeux.

Je suis assise presque au fond, à coté de Rémi.

Quatorze heures vingt neuf, on fait un document de synthèse.

Quatorze heures quarante huit. C'est marrant, ça faisait longtemps que j'avais pas cassé autant de mines de critérium en écrivant parce que j'appuie trop sur la feuille. C'est moche ce que je fais.

Je réagis face à la prof comme face à ma mère. Elle a le don de me mettre dans une rage folle. Avec une formidable envie de lui arracher les yeux et lui faire avaler sa langue.

J'aime pas cette violence en moi.

Quatorze heures cinquante trois. Maintenant, j'ai besoin d'un coin tout vide pour me calmer. Je n'en trouverai pas. Jamais je n'en aurai. Jamais personne non plus pour me prendre dans ses bras, me laisser me recroqueviller...

Ça sonne.

29.05.09