Le vendredi quinze mai deux mille neuf, dix heures quinze, français, le prof va nous rendre les notes d'oral.

Il pleut doucement, on se croirait en novembre.

On commençait à dix, j'ai joué au tarot avec Nicolas, Benjamin, François P. et Caroline, on est allés au CDI et j'ai lu deux bouquins, et j'ai rejoué au tarot, avec Camille, François P., Benjamin et Hugo.

Dix heures quarante, il fait humide et pas beau, moite, pas agréable.

Dix heures cinquante trois, on s'ennuie, Emile a fait un avion en papier, Adrien une fleur, il veut les faire de plus en plus petites, pour voir jusqu'où il peut aller. J'ai fait un éléphant de moins de dix millimètres de haut en origami.

Ça sonne, quelqu'un fait "tient, c'est midi, on est pliés, on l'avait jamais faite celle-là. Oui, parce que notre grand jeu, avec ce prof, c'est de l'obliger à nous laisser sortir en avance le plus tôt possible.

Onze heures vingts, Emile avait démonté un briquet et récupéré la diode qui se trouvait à l'intérieur, il l'a mise dans un origami d'Adrien, ça fait une fleur lumineuse, ça fait joli.

Je m'ennuie, c'est encore plus chiant les cours quand il pleut...

Vincent se repose, hier il a dû s'endormir comme une masse, il m'a pas smeussé et il est pas allé sur internet non plus.

Adrien rame avec sa fleur, il va utiliser deux compas (elle fera cinq millimètres de haut s'il arrive à la terminer).

Rémi me dit d'écrire, me demande pourquoi j'écris pas, je me penche sur mon cahier et je fais mine de commencer, mais il me précise "Mais non, ce que le prof dit...". Mince alors, pourquoi j'écris pas ? Déjà, parce que suivre, c'est chiant, je n'y arrive pas, et puis, ce que je le prof dit, ça me gave, c'est tout le temps la même chose.

Ce que j'aimerais, c'est un prof particulier, qui me parlerait, qui ne discuterait qu'avec moi. Égoïsme ? Non, c'est que j'arriverais mieux à me concentrer, et puis, j'apprends mieux dans un échange.

Mickaël a réquisitionné le stylo laser d'Emile et fait un point rouge sur le prof, il est content, le prof remarque rien.

J'ai demandé à Adrien de me montrer comment on fait les fleurs. Onze heures quarante quatre.

Onze heures quarante huit, Mickaël "C'est l'heure !" se lève et range ses affaires, et se rassoit, personne n'a suivi.

Midi trente neuf minutes, je suis en petite étude, j'ai joué au président avec Guillaume, Benjamin, Hugo et François P, là il y a quelqu'un qui voulait jouer, je lui ai proposé ma place?

Treize heures onze, j'ai passé un quart d'heure sous la pluie, avec la classe, à faire passer le temps avant d'aller en cours.

Sans capuche, j'ai les cheveux dans un état assez pitoyable. Mais j'aime la pluie, sentir les goutes tomber sur ma tête et mes épaules, le mieux, c'est l'orage d'été, avec les goutes qui font cloc, presque mal, qui trempent en moins de cinq minutes.

Mickaël est un salopard, il veut faire marcher Camille, c'est ignoble ce qu'il fait, c'est vraiment pas sympa. Sujet sensible.

Treize heures seize, je vais dormir.

La prof nous dit qu'on est au niveau des BEP. C'est pas sympa, lance quelqu'un, surtout pour les BEP, ajoute Mickaël.

Quatorze heures quatre minutes, histoire.

Yoan m'a offert la coque d'un stylo bic, j'aime bien, j'essaye de faire un truc, je verrai si ça marche. Ça a l'air de vouloir fonctionner, mais ça va être long. Surtout que la prof dicte et regarde si tout le monde suit. J'ai cassé mon petit bout de plastique et fait un trou avec la pointe de mon compas au travers de mon cahier.

Je recommence avec un autre. C'est chiant, je dois m'interrompre toutes les trente secondes.

Ayé, presque fini !

Quatorze heures trente deux, j'ai fini, j'ai demandé à Yoan noir ou blanc, il a hésité puis a dit noir. Maintenant, il a un beau collier avec un fil noir et un pendentif en plastique avec un trou patiemment fait au compas.

Quatorze heures trente huit, heureusement que j'ai dormi juste avant, comme ça j'ai pas trop sommeil.

Yoan lit ce que j'écris, il est très fier de son collier. Merci Yoan ^^

quatorze heures cinquante, on corrige un exo. La prof dicte la correction, parce qu'on a pas le temps.

Rémi ouvre son livre sur Nicolas, qui écrit le front posé sur la table. Il souffle en se gonflant les joues, la prof le voit fait et lui dit que c'est bientôt fini, qu'il peut arrêter de souffler. Il sort une s=excuse bidon. Mais... je loupe des mots et... La prof répond qu'elle va répéter. Et elle répète.

Cette paix prépare la seconde guerre mondiale et affirme le déclin de l'Europe.

Ça sonne, elle nous donne un DM.

15.05.09